En 2023, près de 40 % des entreprises françaises ont signalé une augmentation des incidents liés à la sécurité numérique, alors que le nombre de diplômés en cybersécurité reste inférieur à la demande du secteur. Les cursus universitaires classiques en informatique, malgré leur ancienneté, n’intègrent pas systématiquement l’apprentissage des méthodes de défense et de gestion de crise propres à la sécurité des systèmes.
Les employeurs privilégient des profils spécialisés, mais la frontière entre les deux filières demeure floue pour de nombreux candidats. La sélection d’une formation repose sur des critères en constante évolution, influencés autant par la technologie que par les exigences du marché.
Cybersécurité et informatique : deux filières, des enjeux différents
La dynamique de la cybersécurité ne cesse de s’intensifier. Le marché français connaît une progression annuelle de 10 %, tandis que l’Europe doit combler 500 000 emplois d’ici 2025. Cette pénurie de professionnels qualifiés devient un problème durable. En 2023, le nombre de cyberattaques en France a bondi de 72 % par rapport à 2020. Derrière ces chiffres, une réalité : les entreprises, les collectivités et les PME cherchent désespérément des experts capables de défendre leurs systèmes d’information, d’anticiper les risques et d’éviter la paralysie de leurs activités.
Pour répondre à cette pression, les formations en cybersécurité se sont multipliées. Plusieurs écoles, Ynov, École 2600, misent sur des parcours techniques, souvent proposés en alternance pour garantir une immersion rapide. Microsoft France, avec son Plan Compétences Cybersécurité, s’est fixé l’objectif ambitieux de former 10 000 spécialistes. Les cursus abordent l’analyse de vulnérabilités, la gestion des incidents, l’audit, ou encore la gouvernance de la sécurité.
À côté, la filière informatique couvre un large éventail de métiers : développement, intelligence artificielle, cloud, DevOps, réseaux. Les écoles telles que Webitech ou ESTIAM déclinent des formations du bac+2 au bac+5, allant de la programmation à la gestion de projets. Cette voie ouvre sur de multiples opportunités, mais la spécialisation constitue désormais un véritable avantage pour accéder à des fonctions stratégiques.
Pour mieux visualiser les différences, voici deux points clés :
- Cybersécurité : secteur en tension, forte employabilité, progression rapide vers des postes à responsabilité
- Informatique : polyvalence, diversité des débouchés, possibilité d’évoluer vers la cybersécurité ou d’autres spécialisations
La barrière entre les deux univers n’est pas rigide. Beaucoup font le choix de débuter en informatique, puis se spécialisent en cybersécurité pour répondre à la demande et viser des fonctions stratégiques dans l’administration des systèmes et des réseaux.
Quelles compétences et qualités pour réussir dans chaque domaine ?
Le secteur de la cybersécurité attend des profils qui cumulent plusieurs atouts : une solide base technique, une rigueur sans faille dans la gestion des risques, et la capacité à réagir vite lors d’un incident. Les métiers, pentester, analyste SOC, consultant en cybersécurité, RSSI, partagent des exigences élevées : rester en alerte, décoder les signaux faibles, détecter la moindre faille. Les employeurs recherchent des personnes capables d’écrire des scripts, de comprendre les protocoles, mais aussi de documenter chaque étape et d’expliquer clairement les enjeux aux équipes métiers. Il faut aimer travailler sous pression, faire preuve de curiosité technique et savoir rester discret.
Du côté de l’informatique, le terrain de jeu est plus vaste : développement web ou logiciel, data science, cloud computing, DevOps, support technique, chef de projet. Les compétences techniques varient selon la fonction, du code à la conception d’architectures, en passant par l’automatisation et la gestion de projet. La polyvalence, l’adaptabilité et l’esprit d’équipe font la différence. L’informaticien navigue entre langages, outils et usages, en lien avec des interlocuteurs variés.
Voici les qualités à cultiver dans chaque domaine :
- En cybersécurité : sens aigu de l’analyse, expertise technique pointue, gestion de crise, méthodologie rigoureuse.
- En informatique : logique, créativité, capacité d’apprentissage rapide et travail collaboratif.
Les écoles spécialisées comme Ynov, École 2600, Webitech ou ESTIAM apportent ces fondamentaux, mais l’expérience se forge aussi sur le terrain, au rythme des évolutions technologiques et des besoins des organisations.
Panorama des formations et certifications en cybersécurité
Le paysage de la formation en cybersécurité s’organise autour d’écoles dédiées, de cursus techniques et de certifications reconnues. Ynov, École 2600, Webitech, ESTIAM : chacune propose des bachelors, mastères ou BTS SIO, majoritairement accessibles en alternance. Ce format accélère l’entrée dans la vie professionnelle, permet de se confronter aux réalités du terrain et de tisser un réseau solide dès les premières années.
Les partenariats avec les entreprises sont un levier décisif. L’École 2600 travaille avec 250 entreprises partenaires, Webitech dépasse la centaine. Ynov s’appuie sur un large réseau professionnel et offre des laboratoires de cybersécurité pour des exercices en conditions réelles. Quant à la formation continue, elle prend de l’ampleur : Microsoft France, à travers le Plan Compétences Cybersécurité, ambitionne de former 10 000 spécialistes d’ici 2025, notamment avec Simplon et l’École Cyber Microsoft by Simplon, qui s’adresse en priorité aux demandeurs d’emploi.
Les certifications professionnelles constituent un pilier dans la reconnaissance des compétences. Parmi les références du secteur :
- CISSP (Certified Information Systems Security Professional)
- CEH (Certified Ethical Hacker)
- OSCP (Offensive Security Certified Professional)
- ISO 27001 (management de la sécurité de l’information)
La plupart des diplômes sont enregistrés au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles), ce qui garantit leur reconnaissance officielle. L’ANSSI répertorie seize profils métiers, du technicien au RSSI, pour guider candidats et écoles dans leurs choix. Miser sur une formation qui associe diplômes reconnus, certifications ciblées et immersion en entreprise s’avère payant.
Comment choisir la filière qui correspond vraiment à votre profil et à vos ambitions ?
La cybersécurité attire par ses rémunérations élevées, la variété de ses métiers et une demande qui ne tarit pas. 500 000 emplois à pourvoir d’ici 2025 en Europe : le secteur ouvre grand ses portes à celles et ceux qui aiment la technique, savent garder la tête froide et gérer la pression. Les profils issus de formations scientifiques, curieux du fonctionnement interne des systèmes et des réseaux, y trouveront de quoi relever des défis stimulants. Les femmes, encore minoritaires, bénéficient d’initiatives telles que Les Cadettes de la Cyber ou Femmes@numérique, qui encouragent leur accès à ces métiers d’avenir.
L’informatique propose un terrain d’exploration plus large : programmation, data science, intelligence artificielle, cloud, DevOps. Ce secteur est fait pour celles et ceux qui souhaitent concevoir, optimiser, développer ou piloter des projets. L’alternance, très présente dans les cursus des écoles spécialisées (Ynov, Webitech, École 2600), permet d’intégrer le marché du travail avec un bagage déjà solide.
Pour prendre la bonne direction, il vaut la peine de réfléchir à ses propres affinités : l’adrénaline de la chasse aux failles vous attire, le goût de la protection et de l’anticipation vous anime ? La cybersécurité saura vous satisfaire. Si l’envie de construire, d’optimiser, d’innover vous motive, l’informatique générale propose une infinité de parcours. Ces deux filières partagent des bases, mais divergent sur la spécialisation, l’environnement de travail et les perspectives d’évolution. Pensez à évaluer le niveau de diplôme recherché, l’importance de l’alternance et la valeur des titres RNCP pour bâtir un parcours solide.
En définitive, choisir entre cybersécurité et informatique revient à décider du type de défis que vous souhaitez relever chaque matin. La clé ? Se connaître, saisir les opportunités et ne jamais sous-estimer la force de la spécialisation. Demain, le numérique n’attendra pas les indécis.

